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Par lfcali le 9 Mars 2010 à 04:10
The only people for me are the mad ones, the ones who are mad to lives, mad to talk, mad to be saved, desirous of everything of the same time, the ones who never yawn.
Les seuls gens qui existent sont ceux qui ont la démence de vivre, de discourir, d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bâiller.
Jack Kerouac, On the road
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Par lfcali le 9 Mars 2010 à 04:09
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom
Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom
Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom
Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom
Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom
Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom
Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom
Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom
Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom
Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom
Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom
Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom
Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Paul Eluard, « Liberté », Poésies et vérités.
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Par lfcali le 9 Mars 2010 à 04:07
Tel qu'en Lui-même enfin l'éternité le change,
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n'avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !
Eux, comme un vil sursaut d'hydre oyant jadis l'ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.
Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne culte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s'orne,
Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.
Mallarmé, Le tombeau d'Edgard Poe
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Par lfcali le 9 Mars 2010 à 04:05
No se como empezar. Te conocí en el Opium Streap Tease y me dijiste que te llamabas Harlem y también dijiste que te gustaba el whisky, las mañanas de sol y tantas otras cosas de las que no me acuerdo. Yo te dije que me llamaba Gary, Gary Gilmour y que acababa de morir en la silla eléctrica y no me creíste. Pensaste que estaba loco, que tal vez había bebido demasiado y te fuiste a la pista a sacarte tus ropas, a regar un poco de sudor aquí y allá mientras tocaban « Boys Don’t Cry » y yo pedí una cerveza y te vi allí desde la barra y me pareció que olías un poco a « Boys Don’t Cry », un poco de mañana de miércoles.
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Je ne sais pas comment commencer. Je t'ai connu à l'Opium Streap Tease et tu m'as dit que tu t'appelais Harlem et aussi tu as dit que le whisky te plaisait, les matins ensoleillés et tant d'autres choses dont je ne me souviens pas. Je t'ai dit qu’on m'appelait Gary, Gary Gilmour et que je venais de mourir sur la chaise électrique et tu ne m’as pas cru. Tu as pensé, il est fou, il a peut-être trop bu et tu es parti sur la piste retirer tes vêtements, faire couler un peu de sueur tandis qu'on jouait « Boys Don't Cry » et j'ai demandé alors une bière et t'ai vu là depuis le bar et il m'a semblé que tu sentais un peu ce « Boys Don't Cry », un peu de ce matin de mercredi.
Rafael Chaparro Madiedo, Opio en las nubes
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Par lfcali le 9 Mars 2010 à 04:03
Poser le doigt sur un
corps humain
c’est toucher
le ciel
Poner un dedo sobre
un cuerpo humano
es tocar
el cielo
Novalis
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